Francis Rossi



Né le 29 Mai 1949 à Forrest Hill dans un quartier londonien, Francis Michäel Nicholas Dominic Rossi est le premier fils de Dominic et Anne Rossi, émigrante irlandaise. Le couple eut, cependant, une première fille nommée Arselia, qui mourut deux ans avant la naissance de Francis, à cause de problèmes cardiaques. Deux ans après la naissance de Francis, Mme Rossi donne naissance à son second fils, Dominic. Francis est prédestiné à devenir vendeur ambulant de glaces, vocation familiale et il n'est pas rare de voir sa petite frimousse présente dans la camionnette. La famille Rossi sort peu, toujours préoccupée par le travail. Francis adore voir son père et son oncle compter, le soir, la recette de la journée. Les deux enfants reçoivent une éducation catholique. A quatre ans, Francis prend ses premières leçons de piano et d'accordéon. 'Je les prenais dans le salon et pouvais voir mon frère et ses amis jouer dans le jardin. Je ne pouvais pas me concentrer et ai tout abandonné' confie t-il. Il semble plus attiré par l'harmonica. C'est à l'âge de neuf ans qu'il prend possession de sa première guitare. A l'instar des Everly Brothers, il songe à fonder un duo avec son frère. Ce projet est vite réduit à néant lorsque Dominic préfère se voir offrir un train électrique plutôt qu'une guitare. 'Je l'aurais tué si ma mère m'avait laissé faire' admet Francis. La déception passée, il s'adonne néanmoins à son instrument en essayant de reproduire sur sa six cordes les disques de sa mère. La première chanson pour laquelle il éprouve quelque chose est 'Papa Piccolino', chanson italienne que sa mère lui fit écouter, pour la première fois, pour le consoler d'une chute d'escalier. Pendant son enfance, il déménage plusieurs fois toujours dans le secteur de Forrest Hill. A l'inverse de ses amis, Francis ne se sent attiré par aucun sport. 'J'ai essayé de jouer, une fois, au rugby et ce fut un véritable désastre' déclare t-il. C'est un garçon timide et réservé qui débarque, en 1961, à la Segdehill Compréhensive School. Son prénom lui semble lourd à porter et il préfère se faire appeler Frank, Frammy ou encore Ross. Le petit Francis est cependant pris en charge par le grand costaud de la classe, un dénommé Terry, lequel le protège en cas de moqueries. Mais bien vite, Francis jette son dévolu sur un duo d'amis, Alan Lancaster et Alan Key. Petit à petit, il s'en approche. C'est tout naturellement, qu'au début de l'année 1962, Alan Lancaster, son camarade de classe, lui demande s'il veut fonder, avec lui, un groupe pop. Fan des Everly Brothers, il s'empresse d'accepter. C'est le point de départ de la carrière de Francis. Dès qu'il dispose de cinq minutes, il est fourré chez son pote Alan, souvent pour regarder la télévision. Il voue un véritable culte aux parents de ce dernier qui le considère, d'ailleurs, comme leur troisième fils. Il est d'ailleurs fou de joie lorsque Mr et Mme Lancaster lui proposent, à l'été 1962, de les accompagner au Butlin's, pour les vacances d'été. Alan et lui sont alors inséparables. On ne les voit pratiquement jamais l'un sans l'autre.

Francis avec sa Grand-Mère et sa Tante
Francis avec sa Grand-Mère et sa Tante

D'un niveau scolaire plus que moyen (certainement plus par laxisme que par incompétence), Francis est même viré, le dernier jour, au mois de mai 1965. Dans les jours qui suivent, au camp de vacances " le Butlin's ", il fait la connaissance de Richard Parfitt et de sa future femme, Jean qu'il épouse, contre l'avis de ses parents, en juin 1967 et lui donnera son premier fils Simon au mois d'août suivant. Enceinte de sept mois au moment de l'union, Il est impossible de sacrer ce mariage à l'église ce qui contrarie profondément Madame Rossi mère. La cérémonie se tient dans la mairie de Peckham. Le jeune couple emménage chez la mère de Jean, que Francis déclare découvrir pour la première fois. Veuve, elle est heureuse de les accueillir. Et puis, ça arrange bien le jeune couple qui n'a pas un sou en poche. 'Je pensais que me marier était une manière de prouver que j'étais adulte. Je voulais une maison comme mes parents, une femme et trois enfants. Mes parents étaient contre cette idée et ont essayé de stopper ce mariage mais je voulais vraiment aller de l'avant'. Il devient très intime avec Parfitt et est tout heureux de l'accueillir au sein du groupe fin 1967. Après plusieurs échecs, c'est lui qui compose le premier succès de Status Quo, assis sur les toilettes, pour échapper à sa femme et sa belle-mère se plaît-il à plaisanter. C'est le superbe " Pictures of matchstick men ". Le succès de ce titre lui permet d'empocher immédiatement la coquette somme de 1.000 £. Auprès de sa femme, il tient sa revanche en lui arborant le chèque. Avec 'Pictures of matchstick men', les royalties et les diverses rentrées d'argent lui permettent de louer un appartement dans un immeuble situé à Lordship Lane. Malheureusement pour lui, il se plante complètement lorsqu'il compose comme nouveau single 'Black veils of melancholy'. C'est une copie du tube précédent et il croit que ça suffira pour en faire un nouveau succès. Il se trompe et cette affaire lui fait perdre toute crédibilité chez Pye qui n'acceptera plus aucun titre psychédélique issu de sa plume.

1966
1966
Francis, Jean et leur premier enfant (1967)
Francis, Jean et leur premier enfant (1967)

En 1968, il achète sa légendaire guitare, une Fender Télécaster noire pour la modique somme de 70 £. Peu de temps après, il y fait percer un petit trou pour passer le fil de son ampli. Mais devant le peu de succès de cette entreprise, il renonce. Un jour, alors qu'il est en train de traiter la barrière de son jardin avec un produit appelé Cuprinol, il reste ébahi par la coloration vert foncé que cela peut donner. Il décide alors de faire poncer sa guitare et d'ajouter ce produit donnant ainsi, cette teinte si particulière au bois (il ne l'abandonnera qu'en 2014 pour cause d'usure). Avec Jean, tout ne se passe pas au mieux. Elle lui reproche notamment de faire passer les intérêts du groupe avant leur couple. Francis lui rétorque alors qu'elle savait avant le mariage qu'il était réellement impliqué dans Status Quo et que rien au monde ne pourrait le faire changer. Jean aimerait accompagner le groupe plus souvent en tournée mais Francis la persuade bien souvent de rester à la maison. Le couple commence à se déchirer d'une manière régulière. Pourtant, il gamberge car il sait qu'il ne gagne pas suffisamment d'argent pour faire vivre sa famille mais la passion qui l'anime est trop forte, il se doit de continuer dans le chemin qu'il s'est tracé, l'énergie qu'il y consacre finira bien par payer un jour. Naturellement, son charisme et son rôle au sein du groupe font de lui le leader de Status Quo.

Le départ de Roy Lynes lui attribue plus de responsabilités car l'organiste n'est plus là pour assurer certains solis. C'est pourtant Rick Parfitt et Alan Lancaster qui insistent pour que Francis prenne à sa charge les solis du groupe. Pat Barlow, également le persuade de se lancer dans le rôle de lead guitariste. Ce ne peut être qu'un atout supplémentaire dans la voie qui mène au succès. Timidement, Rossi se lance, sur deux cordes puis sur trois ... En 1970 et 1971, il travaille ardemment pour opérer la transition du Quo " psychédélique " au Quo " boggie ". Il trouve en la personne de Bob Young, le partenaire idéal dans les travaux d'écriture. Les deux hommes sont très complices et très amis. Ils passent, même, leurs vacances ensemble et c'est pendant un de ces séjours que naîtra 'Caroline'. Pendant ce temps, son mariage se désagrège. Lorsqu'il est en tournée, Francis est peu fidèle. Les groupies qui tapent à la porte du groupe après les concerts sont des proies faciles et il n'est pas rare de voir Rossi et Parfitt au bras de deux sœurs jumelles. Il est surnommé Frame (monture) en raison d'un de ses emplois chez un opticien mais aussi 'parce qu'il est grand et maigre' affirme Lancaster car en anglais frame veut aussi dire 'stature'. En 1972, il compose " Paper Plane ", le premier tube " hard " d'un Status Quo en pleine mutation. Son foyer enregistre la naissance de Nicholas, au mois de janvier. L'année suivante, lors d'un voyage aux Etats-Unis, il rencontre, chez son cousin, une certaine Eileen Quinn. Elle est professeur pour enfants atteint de surdité et Rossi ressent immédiatement une attirance pour elle. C'est le plus grand des quatre musiciens du groupe. Il mesure 1m78 mais sa relative maigreur peut faire penser qu'il possède quelques centimètres supplémentaires. Le duo de compositeurs qu'il forme avec Bob Young est si prolifique pour Quo qu'il lui donne hits sur hits. Ce sera ensuite " Caroline " (1973), " Down Down " (1975), " What you're proposing " (1980), autant de titres composés par Francis, qui populariseront le groupe, ce dernier titre marquant le début d'une collaboration de plus de vingt ans avec Bernie Frost. Cependant, en 1974, parce qu'il n'est pas pleinement satisfait des séances d'enregistrement de l'album 'Quo', Francis songe à élaborer divers projets musicaux avec d'autres artistes. Il produit alors deux titres de Bernie Frost, 'The house' et 'What do you want to hear today'. Pendant ce temps, les royalties procurées par les succès conjoint de 'Caroline' et de 'Hello' lui permettent d'acquérir, en 1974, sa demeure de Purley pour la somme de 60.000 £.

Il participe encore, en 1976, avec Rick Parfitt, à l'album 'The intergalactic touring band' en interprétant le titre 'A planet called Monday'. Finalement, l'album paraît en décembre 1977, sans grand succès. Il joue également de la guitare sur le single de Young et Moody avant d'enchaîner sur les deux singles de John Du Cann. A partir de cette année 1977, principalement, Status Quo ne forme plus un groupe d'amis, comme par le passé. Francis tente d'orienter la formation vers une musique plus pop et se heurte à Parfitt, Coghlan mais surtout à Lancaster. 'Il m'arrive de monter sur scène plein d'enthousiasme et de plaisir mais quelquefois, c'est vraiment le contraire'. En 1978, il s'exile de l'Angleterre pour des raisons fiscales mais sa femme refuse de le suivre car elle craint un dépaysement pour leurs enfants. Il vit alors en Irlande et s'aguiche de Liz Gernon. S'ensuit bientôt un divorce d'avec Jean qui lui coûtera une petite fortune. Cette même année, il produit un groupe inconnu appelé Flying Squad. Malheureusement, malgré les sorties d'un album et de deux singles, le groupe disparaît rapidement. C'est en cette année 1978 qu'il tombe littéralement dans la cocaïne. Il en absorbe des quantités énormes. 'Je voyais la drogue comme un stimulant au niveau de la créativité. De toute façon, que ça me plaise ou non, la plupart des meilleures chansons que j'ai écrites, au travers des années, furent produites sous l'influence de différents cocktails de drogue. J'ai commencé avec la mirijuana et terminé avec la cocaïne. Je ne dis pas que tu as besoin de drogue pour écrire de bons titres, je dis simplement que c'est la raison pour laquelle nous sommes tombés dedans. Ca te rend plus fort. Tu te sens bien, inspiré et c'est pour ça que tu écris de bons titres. C'est pendant mon année d'exile fiscale, en Irlande, que je suis réellement tombé dans la cocaïne. Le speed devenait une véritable nuisance et à 9 heures du matin, tu étais, déjà, complètement cassé. Alors, à Dublin, quelqu'un m'a conseillé de prendre de la cocaïne, ce qui était comme le speed mais sans les effets indésirables et les terribles insomnies. De plus, j'étais convaincu que j'avais besoin de prendre quelque chose pour écrire. J'ai trouvé çà si bon que je n'ai pas voulu prendre autre chose pendant les dix années qui suivirent. A la fin, j'étais autant intoxiqué par le fait de sniffer que par les effets de la drogue elle-même si bien que lorsque je ne pouvais pas avoir de cocaïne, j'achetais du tabac à priser. Je peux dire que, partout, où j'allais, je laissais des mouchoirs noirs derrière moi. Quand je ne pouvais plus me mettre de la cocaïne dans le nez, j'en mettais dans un joint ou encore dans un verre de tequila. En fait, je mettais de la coke partout où je pouvais. Après être devenu accroc à la drogue, je me suis plongé également, dans l'alcool. Un vice en amène un autre et j'étais si tendu avec la cocaïne que j'avais besoin de boire pour me calmer, je devenais alors cool, je reprenais de la coke et vice-versa'. Kieran naît au mois de janvier 1979 , à l'hôpital de Wimbledon alors que Status Quo est en répétition au studio Sheperton. C'est son troisième fils. 'Encore un et il pourra fonder le 'Status Quo junior' plaisante t-on.  En septembre 1979, Francis participe encore à l'élaboration du troisième single de John Du Cann intitulé 'Don't be a dummy'. Pendant ce temps, son abus de cocaïne (il dépense jusqu'à 15.000 francs par semaine) et son statut de leader pendant les années 70 auront tendance à créer des tensions au sein du groupe provoquant indirectement le départ de John Coghlan, pendant les séances de "1+9+8+2 ". Il découvre la téquila, fin 1981, dans un restaurant mexicain de Montreux, en compagnie de Queen. 'Boire ne me procure pas énormément de plaisir, seuls les effets m'intéressent' déclare t-il alors. Il est propriétaire d'une résidence estimée à 2,5 millions de Livres, située dans l'état de Webb. Cependant, au cours des années de succès, Francis avait acquis deux maisons en Irlande, quatre à Londres et une au Canada. Mais il a, malheureusement, été dans l'obligation de les revendre pour les raisons suivantes : le divorce d'avec Jean (prononcé en janvier 1984) lui a coûté très cher. Il a eu ensuite un enfant illégitime et a dû renflouer Status Quo qui était dans une situation financière précaire dans les années 80. " Puis j'ai passé des années à prendre de la cocaïne et c'est cher. " avoue t-il. Il possède néanmoins son propre studio d'enregistrement appelé Arsis où Status Quo a enregistré plusieurs titres. Ce studio a été construit en 1980 à l'intérieur de sa maison. Cette même année, il collabore avec Demis Roussos qui décide de sortir en single le morceau 'Sorry' que Francis a écrit deux ans auparavant. La fin de l'année 1980 le voit également travailler sur l'album de Graham Bonnet dont le premier single 'Night games', sorti au mois de mars 1981 se classe à la sixième place des Charts britanniques. Finalement, l'album sort au mois de novembre, loin de rencontrer le succès du single. En 1982, il produit 'Radio', l'album d'un groupe inconnu appelé Tokyo Olympics. Il est exclusivement réservé au marché irlandais.


Faute de posséder la virtuosité et l'éclectisme de " guitare héros " comme Eric Clapton, Jeff Beck ou Jimmy Page, Rossi n'en est pas moins un excellent instrumentiste qui donnera au boogie-rock un second souffle. Ses solis, harmonieux, sont facilement reconnaissables et procurent un réel plaisir au système auditif. Pourtant, il cherche à faire évoluer son groupe vers un style plus pop ce que déplore Lancaster. " Marguerita time " est, en 1983, l'exemple même du nouveau genre musical prôné par Francis. Ayant abandonné peu à peu Young, il écrit, dorénavant, la plupart de ses compositions avec Bernie Frost, uniquement et devient très protecteurs de ses titres, empêchant, bien souvent les autres d'y apporter leurs propres idées. Le rythme des tournées et les incessantes disputes avec Lancaster amènent Status Quo, en 1984, à annoncer l'abandon de la scène. 'Les disputes concernant Marguerita time et Ol Rag blues' m'ont amenées au bord du trou. J'avais le sentiment que je devais partir. J'ai pourtant lutté contre ça mais, à la nouvelle année, ma décision était prise. Je n'ai pas soudainement déclaré que j'arrêtais ou dit quelque chose de dramatique comme ça, j'ai simplement déclaré que je ne voulais plus tourner. Les autres n'ont pas aimé ça mais ils ont, avec regret, été d'accord pour effectuer le End of the road tour. Ils ont peut-être pensé que je changerais d'avis mais il n'y avait aucune chance pour ça. Je commençais à m'apercevoir que continuer avec Quo était une véritable perte de temps'. Francis est alors quelque peu démoralisé même si la naissance de Bernadette, son quatrième enfant lui apporte une certaine satisfaction. Par la suite, il déplorera l'absence de sa fille qui partira vivre avec sa mère au Canada, après la séparation du couple. Bernadette déclarera même qu'elle ne veut plus aucun rapport avec son père, chose qui s'arrangera, néanmoins, par la suite. Les deux se réconcilieront, le groupe de Bernadette assurant même les premières parties du Quo lors des tournées anglaises de 2008 et 2009. Le papa poule ira même jusqu'à produire l'album de sa fille. Dès la fin de 1983, il admet secrètement ne plus vouloir jouer au sein de Status Quo, en tous cas, tant que Lancaster y sera présent. Même la rumeur d'un Status Quo Mark 2, reformé par Lancaster et Parfitt, ne l'affecte pas.

La tournée 'End of the road' est, pour lui, un véritable fardeau où seules la cocaïne et l'alcool lui permettent de faire sensation. Pourtant, son état physique est pitoyable et le groupe est obligé d'annuler quelques dates françaises pour pouvoir présenter un Rossi 'présentable' pour la partie anglaise de la tournée. Pendant un an, il ne veut plus entendre parler de Status Quo. Seuls 'The wanderer' et 'Do they know it's Christmas' le tirent de son mutisme. Cependant, le 13 Juillet 1985, la participation de Status Quo au Live Aid provoque chez lui un déclic. Il réalise qu'abandonner la scène lui est vraiment trop difficile. Il veut néanmoins, sortir un album solo et l'enregistrer, sans pression, pas comme avec Quo. Pourtant, son album solo ne verra jamais le jour. Il sort alors quelques singles en solo qui ne rencontreront qu'un succès très mitigé. L'absorption de cocaïne est si intense et fréquente qu'il se voit confronté à un problème peu commun. La cloison nasale souffre jusqu'à se désintégrer, petit à petit. Les sprays et autres traitements divers n'y font rien. En 1985, pendant les sessions 'An evening with Status Quo', il se lie avec une certaine Paige, fille un riche bijoutier de Manchester. 'Nous étions, Rick et moi, au Portland Hotel de Manchester. Nous buvions un verre au bar, avec Bernie Frost, et Paige était là, assise avec des amis. Je ne pouvais pas ôter mon regard de sur elle. Avec Bernie, nous nous sommes mêlés à eux, avons commandé du champagne et invité à dîner. Ce fut le début de ma relation avec Paige'. Paige est une catholique pratiquante ce qui incite Francis à renouer avec la religion. Il n'est pas rare de voir le couple fréquenter les messes du dimanche matin, chose que Francis continuera de faire avec Eileen, quelques années plus tard. L'année suivante, en 1986, avec quelques cheveux de moins, il repart avec Rick Parfitt, Andy Bown, John Edwards et Jeff Rich. Le succès mondial du single le plus vendu de Status Quo, 'In the army now' le conforte dans son idée de ce que doit être le nouveau Status Quo. Sa liaison avec Liz Gernon est maintenant du domaine du passé et celle avec Paige s'est terminée, en 1988.


En 1988, juste après les quatorze concerts à succès de Moscou, Rossi s'envole pour l'Amérique rendre visite à son cousin vivant à New-York. Il espère bien revenir avec dans ses bagages, Eileen. 'J'ai dit à ma mère et ma tante qui habitaient chez moi, à l'époque, que je partais voir mon cousin et que si je pouvais ramener Eileen dans mes bagages, je le ferais'. Mais là, elle lui apprend qu'elle est mariée depuis six mois et enceinte mais également qu'elle n'est pas heureuse dans cet union. Francis, alors, après l'avoir invité pour un breakfast lui propose de partir avec lui, définitivement, en Angleterre. Vraiment désireux de repartir avec elle, il lui propose même de ne venir habiter chez lui qu'entre amis et rien de plus. Elle accepte rapidement. Sentant qu'avec elle, il peut avoir une vie sentimentale plus stable, il se décide à s'attaquer à ses problèmes d'alcoolisme et de drogue qu'il ne consomme, dans un premier temps, uniquement les jours de relâche avant d'en arrêter définitivement l'utilisation, fin 1988. 'Lorsque je rentrais de tournée, j'étais si abasourdi de la voir que le sexe n'était pas la première pensée qui me venait à l'esprit. Le seul fait qu'elle soit dans la même maison que moi me rendait particulièrement heureux'. A une époque, il consommait jusqu'à deux bouteilles de téquila par jour. 'Je n'ai jamais véritablement joui de la vie jusqu'à ce que Eileen vienne vivre avec moi. Je pensais sincèrement que je ne vivrais guère plus de 45 ans en raison du style de vie que je menais. Ca ne me causait aucun soucis car je n'étais vraiment pas heureux' souligne t-il. Le petit Patrick, fils de Eileen naît au mois de février 1989. 'Ca ne me posait aucun problème de savoir qu'Eileen était enceinte d'un autre homme. Il fut décidé qu'il vivrait chez nous et, bien que nous lui avons fait connaître son véritable père, j'ai toujours considéré Patrick comme mon fils. Eileen avait le même sentiment avec mes enfants issus de mes précédentes relations'. Le petit Fynn, lui, naît en septembre 1990. Finalement, Francis se marie, lors d'une cérémonie rapide, avec Eileen, le 19 juin 1991, au Croydon Register Office, avec pour témoins leurs chauffeur et femme de ménage. 'Nous avons quitté notre maison, le matin, à 11 heures 30 et rentrés une heure plus tard, juste à temps pour que Eileen prépare le repas. Je ne suis pas un fervent des mariages. Ca commence toujours avec des gens qui rient et ça se termine souvent avec des gens qui se battent' souligne t-il. Le couple ne part pas en voyage de noce. Francis et Eileen n'ont pas besoin de voyager pour se sentir bien. Ils aiment, par-dessus tout être chez eux. Ils se sont offert, une fois, des vacances au Portugal mais ont vite eu envie de rentrer chez eux, ce qu'ils firent au bout de quelques jours. Soucieux de redonner un second souffle discographique à Status Quo, au début des années 90, il produit les deux albums sortis en 1991 et 1994. 'Thirsty work' peut être même considéré comme un album solo tellement son emprise est importante. L'échec de cet album le plonge dans une grande déprime. C'est à cette époque qu'il confie ses affaires financières à son frère. Il perçoit, en 1994, la somme de 85.000 £, provenant d'un contrat d'assurance qu'il avait souscrit vingt ans auparavant, somme qui lui permet d'acheter une nouvelle console d'enregistrement de 200.000 £ pour son studio personnel. Il la revend assez rapidement la jugeant trop complexe à utiliser. Marié à Eileen, qu'il appelle trois fois par jour lorsqu'il est en tournée, et père de huit enfants (de 2 mariages), Francis est un homme très attachant. Kiera Rossi voit le jour en décembre 1993. Elle était à l'origine jumeau mais elle sera la seule survivante.

En 1996, il sort, de nouveau, un album solo qui ne rencontre qu'un succès d'estime (n°95 dans les charts anglais). Il accuse alors le producteur Tony MacAnamy de l'avoir mal mixé et de ne s'être pas suffisamment investi. Au niveau de Status Quo, les divergences avec David Walker, le manager sont de plus en plus nombreuses mais ce dernier ayant les pleins pouvoirs, Rossi doit, bien souvent, à contrecoeur, s'incliner. La même année, le foyer des Rossi voit l'arrivée du petit dernier, Fursey. A l'origine, comme pour Kiera, Eileen devait avoir des jumeaux mais en perdit un, au printemps. En 2000, il reforme l'association Rossi/Young pour composer les morceaux du futur album du Quo, intitulé " Heavy Traffic " et prévu pour 2002. Le duo fonctionne à nouveau à plein régime et le groupe produit un album d'une qualité rare unanimement salué par les fans. Dans le privé, Francis est un homme discret qui aime travailler son jardin et se détendre dans sa propriété. 'Je tiens ça de mon père. Lorsqu'il était de mauvaise humeur, il restait à la maison. Nous allumions un feu et nous nous relaxions. C'était fantastique' avoue t-il. En 1987, il est consterné lorsqu'il s'aperçoit qu'une terrible tempête lui a détruit une partie de ses arbres. Au fil des années et grâce à l'énorme succès de Status Quo, sa demeure s'est peu à peu améliorée pour finalement devenir une villa de grand standing. Elle possède maintenant onze chambres avec chacune leur salle de bain, un studio d'enregistrement et une grande piscine couverte, dans laquelle il essaie de nager régulièrement. Mais c'est à la fin des années 70 que les premiers travaux commencèrent lorsque Francis hébergea sa mère qui quitta son père, à cette époque. Il lui fit construire un bungalow de deux chambres juste à côté de la maison. En 1991, le bungalow fut rattaché à cette dernière. L'année suivante, 180.000 £ furent dépensés pour l'aménagement et la construction de la piscine. Au décès de Mme Rossi mère, en novembre 1997, la partie de la maison qui lui était destinée fut réaménagée pour les enfants. Il ne semble pas ressentir une émotion particulière lorsque sa mère mourut, un matin, comme il s'en explique lui-même. 'Elle était atteinte du cancer et elle ne demandait qu'à mourir. Elle m'a demandé, une fois, de l'aider à sortir de cette misère en me disant que je m'y connaissais en drogue et que je pourrais lui donner quelque chose. Je lui ai répondu que je pourrais le faire mais qu'en aucun cas, je n'irais pas en prison pour se faire tripoter le derrière par des mecs baraqués, même pour elle. Ca lui arrachait un sourire. Elle est finalement partie un matin. Je dormais mais Eileen était avec elle et elle m'a réveillé pour m'annoncer la nouvelle. J'ai alors dit : 'Oh, bien !' car je savais qu'elle était mieux partie puis je me suis rendormi'. Il perd son père, quatre ans après, en 2001. Il ne ressentira pas plus de peine que pour sa mère. 'Nous étions en tournée et j'ai reçu un appel téléphonique dans ma chambre d'hôtel. Je me suis contenté de dire : 'Oh merde, pauvre vieux papa' puis je suis allé faire le concert. Son heure était arrivée, c'est tout. Quelques jours après, je suis allé à ses funérailles. Ce fut, d'ailleurs, vraiment hilarant car le prêtre arrivait tout droit d'Afrique et parlait, à peine, l'anglais et écorchait constamment le nom de mon père. Toute l'église était prise d'un véritable fou rire ce qui était beaucoup plus agréable que de voir tout le monde pleurer'. Sa maison, celle dans laquelle il a tant investi au cours des années est finalement vendue, à la fin de l'année 2007. Il en rachète, une plus petite, située à quelques encablures de la précédente.

Au mois de mars 2008, une page de Status Quo se tourne lorsqu'il décide de se faire couper sa fameuse queue de cheval. 'Il y a quelques semaines, l'idée a grandi en moi que c'était plutôt ridicule. J'ai, donc, décidé d'oublier de m'accrocher à ma jeunesse et pensé qu'il était temps de viellir gracieusement'. Au mois de mai 2010, il sort son second album solo intitulé 'One Step at a time'. 'Sortir cet album ne fut pas réellement un besoin. J'ai déménagé, il y a deux ans et j'ai dû reconstruire mon home studio. J'ai retrouvé toutes ces chansons et j'ai voulu les sortir parce qu'elles me plaisaient. C'est aussi simple que ça, c'est devenu un album puis un projet' confie t-il au magazine Xroads de juin 2010. L'album est de bonne facture mais le succès se fait tirer l'oreille (n°84). Quelques concerts à travers l'Europe sont distillés. Contre toute attente, il accepte, en 2013, de reformer le quatuor Rossi/Parfitt/Lancaster/Coghlan pour deux tournées mais refuse catégoriquement, contre l'avis des autres, de remettre le couvert en 2015. L'année suivante, suite au retrait de Rick Parfitt, il prend seul la destinée de Status Quo et se montre assez dur avec son ami lui l'accusant d'être responsable de sa situation de par sa vie de débauche. Francis pratique la guitare environ deux heures par jour. 'Je suis meilleur que je ne l'étais. J'aurais pu être aussi bon, à vingt-cinq ans mais je me refusais à apprendre quoi que ce soit. Pip Williams, notre producteur de l'époque, m'incitait pourtant à le faire mais je ne voulais pas'. En outre, Rossi se passionne pour les poissons exotiques, les mots croisés et le tir aux pigeons. Rossi a possédé jusqu'à quatre-vingt guitares mais, un jour, a décidé d'en vendre la moitié n'en tirant que 4.000 £ alors qu'il en attendait quatre fois plus ! Noël est une fête sacrée pour Francis, pas pour la religion mais pour le fait qu'il se retrouve entouré, chez lui, par toute sa famille, même son ex-femme, Jean, est souvent conviée au réveillon. De la vie sauvage des années 70, Francis est passé à une vie très rangée. Il déclare avoir, chez lui, plus d'un millier de photos du groupe mais s'en désintéresse complètement. Dorénavant, le matin, c'est jus de fruit, bananes, ananas. Confortablement installé dans la hiérarchie anglaise, ses revenus sont estimés à environ 1,5 millions d'euros par an. Environ sept heures avant de monter sur scène, Francis mange pâtes, pommes de terre et très rarement de la viande. Il n'aime pas trop les interviews mais refuse rarement le contact avec ses fans. C'est un grand bonhomme du show-biz qui déclare fréquemment que la plus belle chose qui lui est arrivée est de rencontrer Eileen laquelle a été primordiale dans sa lutte contre l'alcool et la drogue. Il estime avoir couché avec une cinquantaine de femmes, dans sa vie et surnomme Eileen, 'L'oiseau américain'. Affecté par le décès de son compère de toujours, en 2016, Francis continue, néanmoins, à faire vivre Status Quo.



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