Pete Kircher
Pete Kircher est né à Folkestone, Kent, le 21 janvier 1945. Il a une sœur et fréquente la Harvey Grammar School de sa ville. C'est un élève relativement studieux et il apprend très tôt la batterie. Dès l'âge de 10 ans, on le retrouve au sein de quelques petits groupes scolaires. Avec quelques amis, il fonde, dans le courant de l'année 1962, 'The Lonely Ones'. Quelques temps après, les cinq jeunes musiciens visitent l'usine où sont fabriquées les célèbres guitares 'Burns'. La firme leur octroie quelques instruments en échange d'une publicité que pourrait leur faire la petite formation qui semble promis à un bel avenir. C'est pourquoi, ils décident de se rebaptiser 'Neil Landon and the Burnettes'. Après quelques changements de personnel, la formation part jouer en Allemagne, en janvier 1964. Elle y partagera son emploi du temps, dorénavant, avec l'Angleterre. En Allemagne, le succès rencontré dans les clubs prolonge le séjour du groupe lui faisant rater, par la même, un contrat d'enregistrement en Angleterre. La désillusion gagne, néanmoins, petit à petit la formation qui se sent dans une impasse. Un par un, les membres originaux partent. Ce sera le tour de Pete à l'été de 1965. Il démarre véritablement sa carrière, en avril 1966, avec la sortie du single 'Accident love', au sein du groupe The Only Ones, puis 'I love the thing you do' en juin de la même année et 'Ain't that peculiar' en septembre. Ces trois titres sont édités par Pye et comme les Spectres qui sont dans la même maison de disque, ces singles sont des flops retentissants.
L'année suivante, en avril, il fonde les Honeybus avec Pete Dello et Ray Cane. Un nouveau guitariste nommé Colin Hare vient renforcer le groupe. Un contrat discographique est signé rapidement avec Decca. Les deux singles sortis en 1967 ne rencontrent pas de succès. L'année suivante, le groupe parvient à classer 'I can't let maggie go' à la 8ième place des Charts anglais. Pourtant, Pete Dello quitte le groupe, peu de temps après. Il est remplacé par un guitariste écossais nommé Jim Kelly. Le groupe enregistre, en début de l'année 1969, son premier et seul album intitulé Story. Ce sera un album posthume puisqu'il ne sortira qu'en février 1970 soit plus de six mois après la séparation du groupe. En 1971, Kircher se rallie à son ancien compagnon, Pete Dello, et joue sur l'album de ce dernier intitulé 'In Your Ears' réédité en septembre 1989. A la fin de l'année 1971, les quatre membres originaux de Honeybus se réunissent, reforment leur groupe et enregistrent un nouveau single appelé 'She is the female to my soul' , en mars 1972. Un dernier single verra le jour, en mars 1973. Devant le peu de succès de ces deux dernières productions, le groupe se sépare définitivement à la fin de l'année 1973. Kircher sort alors un single solo appelé 'Rocking Lady'. Peu de temps après, il est contacté par le guitariste Mick Green pour fonder un nouveau groupe, Shangaï. En décembre 1974, après avoir passé la seconde moitié de l'année à composer et répéter, la formation sort son premier album simplement appelé 'Shangaï'. Après un changement de personnel, le groupe sort deux singles, en novembre 1975 et janvier 1976 puis un album.
LA formation envahit les studios de la B.B.C, le 5 février 1976, espérant par ce biais, donner une bonne promotion. Ils y enregistrent quatre titres qui seront diffusés le 16 dans la célèbre émission de John Peel. Point d'orgue, le groupe assure la première partie de Status Quo, lors du 'Blue for you' tour, pendant quatorze concerts, du 27 février au 15 mars, en Angleterre puis en Allemagne au mois de mai. Le groupe se voit alors contraint d'annuler quelques dates prévues, en Angleterre mais la tournée allemande de Status Quo est un tel succès qu'il n'est pas envisageable d'arrêter d'y faire la première partie d'autant plus que les fans allemands de Quo réservent un bon accueil au groupe de Kircher. Paradoxalement, ce succès n'engendre pas une forte amélioration concernant les ventes de disques. Mick Green, qui composera, plus tard avec Alan Lancaster est en proie à divers problèmes personnels. 'Shanghaï' se sépare finalement à la fin de l'année alors que Green reforme les Pirates. L'année suivante, Pete Kircher est invité à participer aux séances d'enregistrement de l'album solo de John Cann où il retrouve Francis Rossi, lequel a insisté pour avoir Kircher à la batterie, et Andy Bown. En 1978, Pete Kircher jouera avec John Scott sur son album " Wivabandon, où il tiendra la batterie sur quatorze des quinze morceaux. Il acquis vite la réputation d'un solide musicien de studio et est beaucoup demandé. Au début de l'année 1979, il sévit dans un groupe appelé LEX qui sort deux singles et un album, sans succès. Peu de temps après, il participe à l'enregistrement de l'album de Andrew Mathieson. De novembre 1979 à juillet 1981, Pete Kircher est le batteur du groupe, Originals Mirrors. Le 7 février 1980, le groupe enregistre trois titres pour la B.B.C et John Peel. Original Mirror sortira plusieurs singles comme 'Could this be heaven', en novembre 1979, 'Boy's cry' en décembre puis l'album 'Original Mirrors' en février 1980, le tout sous le label Mercury. Kircher et ses amis font alors le tour des collèges et des clubs. Le groupe espère ainsi séduire le jeune public anglais. L'album est également édité aux Etats-Unis sous le label Arista Records. Malgré tous ces efforts, l'album ne rencontrera qu'un succès d'estime en Angleterre et demeurera complètement inaperçu aux Etats-Unis. Le 21 avril, le groupe est diffusé à la B.B.C pour laquelle il a enregistré ces trois titres en mars. Le début de l'année 1981 voit le groupe de Kircher tourner beaucoup surtout en Angleterre. En mars, un nouveau single est édité c'est 'Dancing with the rebels'. Ce sera la meilleure vente de Originals Mirrors mais insuffisante pour entrer dans les Charts. '20000 dreamers' sort en juin. Au mois de juillet, le groupe sort son second et dernier album, 'Heart twango and the raw beat' qui reçoit un bon accueil de la part de la critique sans pour autant engendrer des ventes satisfaisantes. 'Original Mirrors' arrive en bout de parcours et se sépare à la fin de l'été. Kircher décide alors de se mettre en retrait du monde musical. Il s'impose une sorte de pré-retraite lorsque John Coghlan quitte Status Quo, au mois de novembre 1981. Francis Rossi fait, alors, appel à lui non pas pour ses talents d'improvisation mais plutôt pour sa facilité à imposer un rythme du début à la fin d'un morceau. Kircher est un métronome, une machine à rythme. Peut être trop d'ailleurs, il n'a en aucun cas, l'improvisation ni la folie de son prédécesseur. Son jeu est plus martelé. Il en sort un son pur mais d'une efficacité remarquable. Celui qui déclarera que sa profonde hantise était de perdre un membre n'arrivera jamais à recréer le jeu de son prédécesseur et, à ce titre, fera peu l'unanimité auprès des fans. Il fut intronisé batteur de Status Quo et annoncé comme membre officiel, à la grande surprise de Lancaster, lors d'une conférence de presse, début 1982. En effet, dans un premier temps, Kircher ne fut employé que pour l'album '1+9+8+2' mais devant sa contribution et son entente, il fut décidé de lui confier la batterie à temps plein. Sa première prestation peut être entendue sur le single 'Dear John' qui sort en mars 1982. En complément de la sortie de l'album, Quo commençe sa première tournée avec Pete. Cette tournée inclut sept nuits consécutives à l'Hammersmith Odeon de Londres et un concert au NEC de Birmingham où tout l'argent récolté est donné à la Fondation du Prince Charles " The Prince's Trust ". Status Quo fut le premier groupe, à l'exception des Beatles, à jouer devant un membre de la Royauté britannique le 14 mai 1982 dont le concert fut enregistré pour la télévision et pour la radio. Si on considère le laps de temps très court entre la première répétition et ce concert avec le groupe, la prestation de Pete Kircher y est très bonne et ce concert sortira plus tard en vidéo et sur un album Live. A l'inverse de Rossi, il adore la viande rouge, notamment le rôti de bœuf et aime également le curry. Chez lui, Pete mène une vie raisonnable comme Monsieur tout le monde, le fait d'être devenu le batteur de Status Quo n'a, en rien, changé sa personnalité. Il continue à entretenir son jardin, entouré de plusieurs chiens et chats.
Le dernier album studio à voir apparaître Kircher est 'Back to back' qui sort en 1983. Il sera disque d'or. Pete Kircher connaît, enfin, à 38 ans, un immense succès. Il joue dans l'un des meilleurs groupes du monde. Il est à l'apogée de sa carrière. En 1984, les singles " A mess of the blues " " Marguerita time " et " Going down town tonight " se hissèrent au top 20 malgré les grosses tensions dans le groupe. Le rôle de Kircher est alors difficile car il se trouve fréquemment au milieu des disputes et l'atmosphère est peu propice à son épanouissement. Pete garde cependant la tête froide. Fumeur raisonnable, il ne consomme que modérément de l'alcool, juste quelques whisky-coca qui demeure sa boisson préférée mais très modérément comme il se plaît à le rappeler. Lui et Lancaster ne sont pas parmi les meilleurs amis du monde et le jeu de la section rythmique s'en ressent quelque peu. Il est évident qu'il n'y a pas cette complicité qu'avait le duo Coghlan-Lancaster. Au début de l'année 1984, le groupe annonce sa tournée " End Of The Road " qui marque la fin des tournées. Ce sera la dernière tournée de Kircher. On ne le reverra jamais derrière une batterie, soir après soir. Deux vidéos sortiront de cette tournée " End Of The Road " et " More From The Road ", qui regroupent l'intégralité du dernier concert du groupe, au Milton Keynes Bowl, le 21 Juillet 1984. Est-ce la pression mais Kircher ne donnera qu'une prestation moyenne lors du dernier concert au Milton Keynes. Il se montrera plus à son avantage lors d'autres concerts de la tournée comme peuvent le témoigner quelques bootlegs. A la fin de 1984, le groupe sort l'ultime single " the Wanderer " qui atteint le top 10. C'est le dernier enregistrement de Status Quo avec Kircher à la batterie. Il est surnommé 'Pete Ketchup' par ses collègues du groupe. L'histoire de la participation de Pete Kircher à Status Quo se terminera au Live Aid, l'événement de l'été 1985, où Status Quo ouvrira le concert avec 3 morceaux " Rocking all over the world " " Caroline " et " Don't waste my time "... avec un équipement et un son médiocre. Il participa néanmoins aux singles de Francis Rossi et Bernard Frost en 1985 Modern Romance et Jealousy. Il n'est pas convié à la reformation au mois de septembre 1985, sans que l'on sache trop pourquoi. Pete Kircher ne fit plus entendre parler de lui depuis mais faire son adieu au Live Aid fut certainement ce qu'il pouvait lui arriver de mieux. Il pouvait, dès lors, admirer les oiseaux, l'une de ses passions. Contacté par Alan G. Parker, le réalisateur du documentaire, 'Hello Quo' , Kircher renonça à sa participation. Il fait, à nouveau, parler de lui dans le courant de l'année 2017, alors qu'il milite pour que la ville originaire du guitariste d'Honeybus, Jim Kelly (décédé en 1995) lui rende hommage par l'installation d'une plaque commémorative.