France 2006 -2009



Malgré des tarifs pour le moins jugés prohibitifs, l'Olympia est sold-out, dans le courant du mois d'août, soit deux mois avant la date du concert. Pourtant, force est de constater que la promotion se résume à quelques affiches dissimulées dans la capitale et à quelques annonces dans la presse spécialisée. Certes, l'Olympia ne possède que 2.100 fauteuils mais on peut juger ce résultat de bon. Mais le groupe va-t-il être à la hauteur des espérances de chacun des fans ? La dernière apparition du groupe, en France, remonte à 2003 et l'attente est énorme. Pour l'occasion, l'Association QuoFrance décide de monter une opération d'envergure pour séduire un groupe et un management souvent éloignés de l'hexagone. Un flyer et un ballon (bleu, blanc ou rouge) sont distribués à l'entrée de la salle, à chacun des participants avec mission de brandir son ballon au moment où Parfitt va entamer l'intro de 'Caroline'. Tout le monde s'éxécute donnant un effet phénoménal et faisant monter d'un cran une ambiance déjà joviale. Rossi en fait même rugir sa guitare ! Le public est debout ! Cerise sur le gâteau ! Status Quo est à la hauteur ! Dynamique, puissant, ce concert est certainement l'un des tous meilleurs que le groupe ait donné dans l'hexagone. Alors que la fille d'Andy Bown est présente au balcon, John Edwards confie dans son 'tour log' qu'il classe ce concert parmi les trois meilleurs qu'il ait jamais donné avec le groupe ! En ce jour béni pour tous les fans du groupe, les rumeurs d'une future tournée naissent ! Elles se concrétisent, finalement, le 5 décembre lorsque Gérard Drouot Productions annonce une tournée française de neuf dates pour octobre 2007 soit plus de vingt ans après la dernière. Dès le mois de décembre, la promotion commence sur la radio RTL2. Entre-temps, une dixième date (Marseille) est ajoutée.

Rick et Francis à Bobital
Rick et Francis à Bobital

Afin de se roder et peut-être jauger la température du public français, Status Quo, se produit, le 7 juillet au festival de Bobital. A nouveau, le Quo enchante les spectateurs présents. Ainsi, Ouest-France titre dans son numéro du lendemain : A 19 h, le "Quo" a pris d'assaut la grande scène du festival des Terre-Neuvas. Devant 50 000 spectateurs, Status Quo, Francis Rossi en grande forme, a retrouvé les accents du boogie-rock qui ont fait le succès du groupe depuis plus de quarante ans. Décidément, après Chuck Berry et Jerry Lee Lewis l'an passé, les papys du rock font les beaux jours de Bobital. Le groupe, lui-même, à l'unisson semble satisfait de sa performance ce qui fait dire à Rossi : 'Il ne semblait pas y avoir de personnes de plus de 25 ans. Alors que je pensais que cela pouvait être un problème ce fut, au contraire, énorme, fantastique !'. Rick, également se montre enthousiaste : Ce concert fut incroyable. Il faut dire qu'on était un peu effrayé en arrivant car Marylin Manson et Placebo jouaient devant un public qui, nous pensions, ne serait sûrement pas le notre. Devant 35 peut être 40.000 personnes, on a simplement tout donné. Ce fut alors un des concerts les plus incroyables que nous ayons donné et le public s'est enflammé. Sa réaction fut tout simplement incroyable'. Pour l'anecdote, le manager de Placebo demanda aux organisateurs de changer l'ordre de passage des formations car il ne voulait pas jouer dans le même créneau horaire jugeant les Quo ringards.

Le vendredi 17 août, Status Quo donne son quatrième concert à Colmar et son second à la foire aux vins, devant plus de 9.000 personnes. Servant de baromètre, ces deux représentations permettent à tous les clignotants de virer au vert pour la future tournée d'octobre. En effet, l'accueil du public français a rassuré à la fois le management du groupe et Gérard Drouot Productions. La seule déception provient des chiffres de vente de l'album 'In search of fourth chord' qui bénéficie, pourtant, d'une sortie anticipée en France (27 août). L'album est, néanmoins, classé pendant quatre semaines mais sa meilleure place sera n°142 le 1er septembre. 5.000 exemplaires, seulement, seront écoulés à travers la France. Le 6 septembre, RTL consacre une saga au groupe, on se croirait revenu dans les années 70 où la formation londonienne écumait toutes les salles françaises et passait régulièrement sur les ondes de notre pays ! Le 19, Francis Rossi est présent à l'hôtel Vendome de Paris pour la promotion du nouvel album. Il y donne plusieurs interviews et, pour une fois, plusieurs représentants de la presse française sont présents. Le 28 septembre, le groupe est évoquée dans l'émission 'Sous les étoiles exactement' de France Inter où plusieurs extraits du nouvel album sont diffusés. Seule manque la grande promotion télévisée ! Pourtant longtemps évoquée, la participation du groupe dans 'Taratata' l'émission de Nagui, sera finalement annulée.


La remise du trophée
La remise du trophée

Status Quo débarque, en France, le jeudi 4 octobre. Il fait beau, le ciel est bleu et le soleil brille de mille feux. Tous les ingrédients semblent réunis pour que ce tour, dixième tournée française soit un réel succès. Rhino est tout heureux d'être là. 'Imagine un peu. Tu es payé pour parcourir ton pays favori pendant deux semaines, rencontrer des gens sympas, boire un verre de vin de temps en temps'. Le groupe passe la journée du 5 à gambader dans les rues de Caen, première ville étape de la tournée. Presque incognito ! Auraient-ils pu en faire de même dans les années 70 ? Certainement pas ! La tournée semble s'annoncer sous de bons augures d'autant plus que les réservations, sans réelle promotion, ont été correctes ! Cependant, Rhino reste mesuré dans l'éventuel succès : 'Maintenant la France est dotée d'une superbe chaîne de salles appelée Zénith qui peuvent contenir, pour certains, près de 8.000 personnes. Nous ne remplirons pas et ferons, certainement, des représentations entre 2 à 4.000 personnes. C'est effectivement 2.500 spectateurs enthousiastes au Zénith de Caen qui accueillent le groupe qui débute, sans surprise, avec Caroline. 1 heure 45 plus tard, tout le monde est comblé. 'Gravy train' et 'Beginning of the end' sont intégrés à la certes figée mais efficace set-list. Considéré comme le centième concert du groupe, en France, Status Quo se verra remettre par l'association QuoFrance, un superbe trophée commémorant l'événement ! 3.000 spectateurs, le lendemain, à Nantes et 3.000, le dimanche 7 à Tours (où Rhino a qualifié le public de meilleure de la tournée), les trois dates initiales de cette tant attendue tournée sont de réels succès.


Francis à Toulouse
Francis à Toulouse

Le lundi 8 étant jour de repos, Rhino et Matt en profitent pour visiter la ville de Carcassonne. Le lendemain, Status Quo joue à Toulouse, devant 3.000 personnes où il est donné une séance de dédicaces à la Fnac dans l'après-midi (est-ce pour se faire pardonner des événements de 1977 ?) avant de se rendre à Marseille où le concert a été déplacé des Docks du Sud au Dôme suite à une demande de billets dépassant la prévision des organisateurs (environ 2.500 personnes). Les Marseillais se réveilleront sur le tard car, dix jours avant, seulement 700 billets avaient été vendus. Parmi ces spectateurs, il en est un de très spécial ! Le fan le plus célèbre de France assiste en personne à la représentation. Jean-Jacques Goldman en personne est présent. Invité par Philippe Robin (merci à lui pour cette anecdote), l'auteur de 'The Quo's in town tonite' passera toute la soirée à côté de la table de mixage, appréciant le concert surtout le titre 'The oriental' ! 


Le 11, Le zénith de Clermont-Ferrand et 2.500 spectateurs accueillent Status Quo pour le concert le plus calme de la tournée avec un public peu réceptif. Le lendemain, c'est le second day off de la tournée. Ca tombe bien, c'est l'anniversaire de Rick ! 'J'ai fêté mon anniversaire et j'ai emmené Andrew, Matt et Rhino dans un restaurant lyonnais. Je souffrais car, la veille, j'étais tombé en descendant du bus et je m'étais tordu le genou gauche et la cheville droite. Pas parce que j'avais bu mais parce que je portais un bouquet de fleurs que Lyndsay m'avait envoyé. J'avais les mains pleines avec ce gros bouquet et ma valisette. Je suis descendu du bus et me suis tordu le pied sur le trottoir. J'ai du me battre, pendant une semaine, pour marcher et sur scène. Nous avons fait un excellent repas, on s'est un peu bourré la gueule et on s'est bien marré'. Les trois compères abusèrent passablement du calvados en fin de repas.

Les quatre dernières dates de la tournée (Lyon, Dijon, Lille et Amneville) seront très légèrement  fréquentées mais  aussi puissantes et enjouées. Le choix du Galaxie à Amnéville peut paraître étonnant. Cette salle peut contenir plus de 12.000 personnes, beaucoup trop grande pour un concert de Status Quo ! Il n'y aura que 1.700 spectateurs clairsemées aux quatre coins de la salle. 'Au concert d'Amneville, j'ai pris Michael Jones avec moi. On est arrivé l'après-midi pour le soundcheck, et je l'ai présenté à Rossi. S'en est suivi une grande discussion entre guitaristes, Michael ayant un grand doute sur le fait que Rossi utilise un ampli Marshall, comme on peut le voir sur scène. Il sentait que ce n'était pas un son "Marshall". Rossi hésite, sourit, puis nous emmène, Jones et moi, sur scène, derrière la batterie, pour nous montrer un ampli caché sur lequel il était en réalité branché : un Vox AC30 ! J'avoue que Jones m'a épaté sur ce coup-là. Coïncidence ou pas, quand l'année d'après, Michael m'a appelé pour me demander comment il pourrait faire pour jouer en première partie de la tournée française de Quo, en 2008 donc, et que j'ai moi-même ensuite proposé l'idée au manager du groupe et à Gérard Drouot Productions, la chose a été rapidement acceptée !'  nous confie Philippe Robin ! En conclusion de cette tournée, on peut considérer que le succès fut au rendez-vous. Public, management et groupe furent heureux comme le confirme Rossi : 'Les salles étaient fantastiques. J'ai vraiment adoré la tournée française et j'aime la façon dont les Français nous écoutent'. Paradoxalement, Rick semble plus réservé : 'Nous sommes allés dans les plus grandes salles de France et je ne pense pas que nous les avons remplies autant que nous pensions le faire, malheureusement. Mais la tournée et la réaction du public furent très bonnes, bien que cela ait besoin d'être confirmé. Je m'attendais à une forte renaissance en France, mais ce ne fut pas tout à fait au niveau de ce que j'imaginais.


Pendant l'été 2008, Arte diffuse, tous les jours, des extraits de l'émission 'Top of the Pops'. Présenté par Philippe Manœuvre, ce programme intègre deux participations de Status Quo (les 18 et 23 juillet). 'Down down' et 'Caroline' , pas les moindres des clips agrémentent ces diffusions. Le 23 juillet, Status Quo est présent au festival de Cognac et joue devant 6.000 personnes et, à l'instar de ses participations aux festivals français, l'année précédente, provoque la folie dans un public qui devient au fil du concert, totalement, voué à sa cause. Même Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charente semble apprécier. Francis Rossi délivre une petite interview pour FR3, sa première depuis plus de vingt ans ! Le journal de cette station régionale présente la prestation de la façon suivante : 'On nous avait promis des légendes. Status Quo a enchaîné les tubes devant un public conquis d'avance. A plus de 60 ans et 40 ans de métier, les papys du boogie ont du savoir-faire, c'est indéniable et de l'énergie à revendre'.

Grenoble (15/11/2008)
Grenoble (15/11/2008)

La nouvelle tournée française contient huit dates étalées du 15 au 24 novembre. Aucune des villes visitées, l'année précédente, n'est sur le cahier de route. On peut s'étonner de l'absence de Paris, ignoré pour la seconde année consécutive ou encore de Poitiers, St Etienne ou encore Bordeaux, fidèles bastion du groupe dans les années 70. C'est donc le samedi 15 novembre, à Grenoble que Status Quo entame sa 11ième tournée hexagonale. 3.000 personnes accueillent le groupe. Tout s'annonce bien comme le fait remarquer un article du Dauphiné libéré : Status Quo était en concert hier soir au Palais des Sports de Grenoble. Après 43 ans de carrière, le groupe de rock anglais attire toujours un large public, très hétéroclite. La soirée a débuté avec le Gallois Michael Jones, dont les chansons pop-rock et les reprises en français, ont convaincu la salle. Les spectateurs étaient impatients de voir une légende du rock comme Status Quo à Grenoble, d'autant plus que les tubes n'ont pas pris une ride. Dès leur entrée en scène, les cinq comparses enchaînent les riffs puissants et les solos de batterie. Avec sa dégaine d'aristocrate anglais, à presque 60 ans, Francis Rossi, cofondateur du groupe, libère autant d'énergie qu'à ses débuts. Agitant sa crinière blonde, Rick Parfitt, guitariste, joue, chante et réalise même une petite chorégraphie entre deux solos.


Le lendemain, Rossi et ses acolytes se rendent à Besançon où le groupe n'a plus joué depuis 1978 (le concert de 1984 ayant été finalement annulé). Quelques ennuis techniques viendront ternir un peu le concert, Rossi, Parfitt et Rhino rencontrant des problèmes avec leurs amplis. 2.000 personnes assisteront à cette représentation. Le lundi étant day off, les membres du groupe en profitent pour visiter la ville de Rouen et se gaver de crêpes le tout agrémenté de vin rosé. 'Rouen doit être une des plus belles villes de France' déclare même Rhino. Le lendemain, tout semble bien se préparer, la promotion en région Haute-Normandie semble avoir été correcte et les places se sont bien écoulées. Fin septembre, tous les sièges assis étaient vendus ! Pourtant, dans l'après-midi, un médecin est appelé pour s'occuper d'un des membres du groupe (nous ne saurons jamais lequel !). Inquiétude, finalement rien de grave ! Ce sont cinq musiciens qui débarquent, en pleine forme, sur la scène du Zénith, devant près de 3.000 personnes (officiellement, 2.914 billets vendus). C'est le concert le plus fréquenté de la tournée.

Malheureusement, le lendemain, au Musikhall de Rennes, après que Rhino eu quelques démêlés avec un ivrogne dans les rues de la ville, il n'y a que 1.000 spectateurs ce qui ne manque pas de sonner un peu creux pour une salle pouvant en contenir jusqu'à sept fois plus. Qu'à cela ne tienne, Quo reprend la route et se rend à l'Antarès du Mans (ville où comme Rouen, le groupe n'a pas joué depuis 1981). Mais 1.500 personnes sont présentes ... seulement ! Le 22 novembre, après avoir traversé la France, la caravane Quo pose ses bagages à Montpellier. Chiffre officiel de vente : 1.420 billets, pas de quoi pavoiser. Le lendemain, c'est à Nice que les Quo vont distiller leur boogie. Le concert a lieu plus tôt que d'habitude car le bus du groupe doit faire Nice-Orléans dans la nuit. Status Quo n'a plus joué à Nice depuis 1977 et 2.500 personnes accueillent le groupe. Le lendemain, au Zénith d'Orléans, 2.000 personnes sont présentes pour ce qui est le dernier concert de la tournée qui laisse un goût mitigé. En effet, si les prestations du groupe furent très bonnes, trop peu de personnes les verront ce qui fera réfléchir le producteur Drouot pour l'année suivante sur le bien-fondé d'une nouvelle tournée.

Montpellier
Montpellier
Montpellier
Montpellier

Comme c'était à craindre, l'année 2009 ne verra pas de tournée française. Seule une date parisienne (Casino de Paris en octobre) est programmée. Néanmoins, le groupe participera à deux festivals au mois de Juillet (Avoisne, le 5 juillet et Carcassonne, le 7). Le petit chapiteau d'Avoisne est plein soit près de 3.000 personnes. Status Quo est arrivé en avion puis a pris le train pour Avoisne. Ambiance familiale, bon enfant ! Il est, même, possible de voir dans l'après-midi, Parfitt, Lettley et Bown, assis longuement à la terrasse d'un troquet local. Le groupe laisse une superbe impression comme le témoigne le journal local, 'La nouvelle république' : Status Quo est toujours vivant. Il réveillerait même les morts à 3 kilomètres. Certains penseront qu'ils vont trop fort, d'autres qu'ils ont une générosité incroyable. C'est comme avec les souvenirs : la magie fonctionne quand le cœur la relaie. Sinon, il ne reste que du réchauffé. Mais ce serait un peu sport de faire la fine bouche devant une performance tellement énorme. Status Quo aux 130 millions de disques vendus mérite le respect. Et un succès, même assourdissant !  Rebelotte à Carcassonne ! 'Une valeur sûre. Comment qualifier autrement ces monolithes du "boogie" dont on peine à croire qu'ils n'aient encore accédé au Rock n'roll hall of fame (le Panthéon du rock) ? Car, à l'âge où certains troquent leurs bottes de cuir contre des charentaises, les inoxydables de Status quo se sont comportés, hier encore, au théâtre de la Cité, comme d'insolents virtuoses énervés, capables de faire sortir de leurs "Fender" de sacrées perles mélodiques. Emmené par les historiques Francis Rossi et Rick Parfitt, Status quo a déroulé un répertoire où "tapings" et riffs furent portés au pinacle ; où l'énergie sonore ne fut qu'un leitmotiv. Alors on retiendra les tubes ( Caroline , In the army now , Whatever you want ...), mais avant tout une franche leçon de rock : du pur, du dur, auquel le public a souscrit sans sourciller !' souligne le Midi Libre. Le lendemain, il est possible de rencontrer Rick Parfitt, Andy Bown et Matt Lettley en toute décontraction à la terrasse de la brasserie 'Le Longchamp'. Ils y passèrent une bonne partie de l'après-midi.




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