France 1979


En 1979, la tournée française est plus courte et seulement six concerts sont donnés : Lyon, le 11 février, Montpellier, le 12, Clermont-Ferrand, le 13, Brest, le 15, Rennes, le 16 et Paris, le 17. Le temps épouvantable qui règne sur le pays, comme en 1978, n'altère en rien les ardeurs du public qui est présent à chacun des concerts (5.000 personnes à Lyon et Paris). C'est la première visite de Status Quo, en Bretagne, région jusqu'alors jamais placée sur la route du groupe. A Rennes, le public breton demande, à cor et à cris, au groupe d'interpréter 'Again and again' sans que Quo ne le joue. Le superbe double bootleg témoigne encore, si besoin en est, de l'atmosphère qui règne aux concerts. La salle omnisport n'est, pourtant, pas prévue pour recevoir une telle décharge de décibels ! Au début du concert, le son est véritablement pourri et les ingénieurs du son, malgré un travail considérable, n'arriveront jamais à réellement rectifier le tir. Mais, les améliorations seront, néanmoins, perceptibles et ça sera, sans être terrible, écoutable. A Brest, le concert, initialement prévu sous un chapiteau est finalement transféré dans une salle en dur ('un véritable hangar frigorifique' aux dires de certains) à cause d'une neige trop abondante.

Grâce à deux fans français, présents à Rennes, nous avons la chance de posséder de superbes photos. merci pour leur autorisation. Il est possible de les visionner ici.


D'ailleurs, à ce sujet, les camions mirent un temps infini à faire la route entre les deux villes bretonnes, le groupe ayant, lui, joué la sécurité en prenant le train corail. Le concert de Rennes commencera à 22 h 30 au lieu de 21 h, initialement prévu. Pour faire patienter un public passablement inquiet, le speaker annonce, sur scène, que le groupe sera en retard car il arrive, en voiture, sur des routes exécrables Est-ce pour ça que Rossi mangera énormément de clémentines pendant tout le concert ? A Rennes, l'occasion est pour Status Quo de rencontrer Johnny Hallyday qui a donné un concert, deux jours avant dans cette même salle. Après avoir passé la soirée ensemble (surtout dans un bar), Parfitt se verra offrir une guitare de la part de la star française. 'Johnny Hallyday m'a remis une superbe guitare, une vieille Grestch Falcon blanche. 'J'ai toujours aimé les Grestch bien qu'elles ne soient pas adaptées à mon style. Elles ne sont pas assez hard comme je le veux mais cette guitare est très rare et elle doit coûter chère. Johnny est arrivé et nous avons passé une nuit d'enfer à fumer et à boire. Nous avons parlé de guitares et je me suis passionné pour cette guitare qu'il a fini par me donner' se remémore Parfitt. La version donnée par l'entourage de la star française est, quelque peu, différente : 'Dans un hôtel de la tournée, nous croisons la route de Status Quo. Johnny vient d'acquérir une magnifique Gretsch . Se sentant de bonne humeur, il entreprend de jouer un morceau classique, mais se décourage assez vite avec cette phrase immense : 'Moi, quand on me regarde, j'arrive pas à jouer !'. Dépité, il prête sa Gretsch au guitariste de Status Quo, Rick Parfitt, qui s'empresse de considérer celà comme un cadeau et l'emporte dans sa chambre, Johnny n'a jamais osé lui réclamer'. Mais revenons au premier concert de cette tournée : A Lyon, deux escadrons de CRS sont envoyés sur place, les autorités craignant quelques débordements de la part des 4.000 spectateurs. Le concert est évidemment encensé par la presse locale. Même le magazine Podium dépêche une équipe sur place. 'Dès que les portes s'ouvrent, c'est de la folie : on pousse, on tire, on arrache et on parvient à entrer dans l'immense salle qui se remplit en quelques minutes. Autour de la scène, les quinze gorilles de service, pas très rassurés, renforcent les barrières en grimaçant. Dès que le groupe apparaît sur la scène, la foule hurle. Le concert est impeccable, tout est merveilleusement bien réglé. Ah vraiment, quelle crise, baby ! Les Status Quo, on ne les oubliera pas de sitôt à Lyon !'. Seul petit bémol, un seul rappel malgré la demande effrayante du public qui restera plus d'un quart d'heure dans la salle à scander le nom de ses idoles mais, à nouveau, le groupe restera inflexible. C'est le premier concert de la tournée française et il s'agit de ne pas perdre de temps car les routes, en ce froid mois de février sont à la limite du praticable. Si sur scène, tout se déroule sans accroc, il n'en est en pas de même en coulisses ! En ce 11 février, à Lyon, Bob Young rédige une lettre qu'il fait parvenir au groupe. En substance, il leur indique qu'il semble avoir perdu le plaisir qu'il avait à travailler avec eux, que leur attitude avait changé, que l'atmosphère de la tournée lui déplaisait, qu'il y avait des éléments dans la gestion qui lui déplaisaient et que, s'ils voulaient rester amis, il devait les quitter. La belle maison 'Quo' commence à donner des signes de fissures qui, hélas, iront crescendo, dans les années suivantes. 

Francis et Rick font la couverture du magazine Best de février qui consacre huit pages à Status Quo. Après le concert de Paris, Francis Rossi accorde une interview à Patrick Coutin, journaliste de Rock'n'folk et lui confie que le public français est un public qui pense, un public beaucoup moins spontané qu'en Angleterre ou en Allemagne. Il se déclare également satisfait de l'attitude du public parisien mais affirme que le concert de Clermont-Ferrand fut certainement un des meilleurs que le groupe ait jamais donné. Pour anecdote, après la représentation, dans un restaurant local, Francis Rossi ne trouve rien de mieux que d'uriner sur la table où le groupe dine !!!


L'annonce fait l'effet d'une bombe. Tout le monde gueule, siffle. Afin de faire patienter la foule, la sono diffuse des titres des Rolling Stones lesquels sont salués par des sifflements. Finalement, le show débute à 21 heures 35 soit avec plus d'une heure et demie de retard. Le début du concert est ponctué d'arrêts plus ou moins longs entre les morceaux dus à des problèmes techniques. Au cours de l'un d'eux, Coghlan vient sur le bord de la scène et lance ses baguettes. A 23 heures 45, c'est la fin du concert, le groupe semble fatigué mais heureux. Le concert de Paris eut lieu, encore une fois, grâce au phénoménal travail de l'ensemble des roadies. Les 350 kms séparant Rennes de Paris furent un véritable calvaire pour les conducteurs des deux poids lourds qui arrivèrent tard dans la journée du 17, à Paris. Pendant ce temps, Vogue, qui possède les droits de Pye édite, uniquement pour le marché français, deux compilations nommées 'In my chair' et 'Mean Girl' regroupant dix-huit titres. Elles ne rencontrent pratiquement aucun succès. Les radios françaises inondent la France, dès le mois de septembre, du nouveau single 'Whatever you want' qui fait sensation dans notre pays. Encore une fois, un titre de Status Quo provoque une énorme impression en France. Il est diffusé largement sur les radios, les bals de campagne et dans les boîtes de nuit. Il s'en vend plus de 100.000 exemplaires et se classe n°40 du hit-parade français, le 2 décembreLa critique accompagnant la sortie de l'album mentionne un certain retour au 'vrai' son Quo. 'Au bout d'une minute à peine, vous battez de la semelle comme un fou, vous avez le sourire aux lèvres et au cœur, le boogie coule en vous comme un bon vieux bourbon, chaleureux, fort en goût, et toutes les mauvaises raisons qui vous faisaient grise mine sur la pochette de 'Whatever you want' s'évanouissent dans la fumée d'un feu de paille. Status Quo, ça marche toujours, à tous les coups, ils gagnent'. Best idolâtre encore Quo dans ce jugement d'un 'Whatever you want' que les disquaires voient disparaître très rapidement. Le single 'Living on an island', qui ne rencontre qu'un succès mitigé, a la particularité d'avoir 'Down Down' comme face B, dans le pressage français.

En ce glacial samedi 17 février 1979, une foule immense attend, dès 18 heures devant l'hippodrome de Pantin. Dès l'ouverture de la seule et unique entrée, les 5.000 personnes se précipitent. Les barrières ont du mal à résister à la pression et c'est un miracle si aucun incident n'est à déplorer. Le concert est prévu à 20 heures mais à cette heure ! Rien ! Pas de Status Quo La foule montrant son impatience, devient plus ou moins menaçante et des bouteilles de bière commencent à voler. Alors pour éviter une émeute, une voix se fait entendre : " Bonsoir, comme vous le voyez il est huit heures et demi et nous avons déjà une demi-heure de retard. Mais malheureusement, comme nous avons donné un concert hier à Rennes, les mauvaises conditions météorologiques nous ont retardé. Rassurez-vous, les Status Quo sont là ! Mais nous n'avons pas pu installer tous nos éclairages. Nous avions plusieurs solutions, mais nous avons choisi de vous offrir le show complet. Nous serons prêts dans...une demi-heure ".




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