France 1975
L'année 1975 aura droit à deux tournées françaises, une en janvier et une en décembre. En voici, ci dessous les prévisions initiales de dates, pour celles de janvier coïncidant avec la sortie du single 'Down down' qui devient, le 2 mars, la 11ième vente de singles. (source : Infodisc):
Le 10 janvier ........................................................... Epinal
Le 11 janvier ............................................................... Paris,
Le 14 janvier ...............................................................Bordeaux,
Le 15 janvier ...............................................................Poitiers
Le 16 janvier ............................................................. Mont de Marsan
Le 17 janvier ...............................................................Toulouse
Le 18 janvier ...............................................................Marseille
Le 19 janvier ...............................................................Nice
Finalement, les concerts de Mont de Marsan et de Toulouse sont annulés. En contrepartie, Status Quo se produit le 16 janvier à Marseille, le 17 à St Etienne et le 18 à Uzès.
Status Quo est au sommet, en pleine forme. 'Down down' est n°1 en Angleterre et cette nouvelle dope évidemment un groupe qui ne manque déjà pas d'énergie. De la tournée de l'année précédente, seules les villes de Bordeaux et de Poitiers sont à nouveau visitées mais par rapport à 1974, le nombre de spectateurs est multiplié par quatre à Poitiers. Plus de 2.000 personnes dans la salle ! De la pure folie ! Etonnamment, ce tour 75 débute, pourtant, dans une petite salle du Parc des Expositions d'Epinal devant seulement 200 personnes. Deux bootlegs sont enregistrés, Paris et Marseille. Lors de cette tournée où là, le public répond présent, le groupe est introduit de la façon suivante : 'Ce soir, le meilleur groupe de rock'n'roll anglais, souhaitons la bienvenue à Status Quo !', phrase à laquelle les différents publics ripostent avec dynamisme. A peine arrivés à Paris, les quatre musiciens sont littéralement assaillis par la presse française. Ils accordent une interview à Rock & Folk dans un restaurant local et Extra leur consacre un article de cinq pages. Status Quo est en tournée en France, une vraie tournée pas comme celle de 1974, inadaptée, sans promotion, intervenant au moment d'un deuil national en un mot, vouée à l'échec. Là, tout est différent, le groupe monte en puissance, commence à faire la une de la presse spécialisée. L'horizon est dégagé. C'est donc étrangement par la ville d'Epinal que commence la tournée, en ce froid vendredi 10 janvier. Le lendemain, Quo prend le train pour Paris et débarque, à 11 heures, gare de l'Est où l'attend deux Mercedes qui doivent les conduire à l'hôtel. A l'Olympia, le concert programmé dans le cadre des musicoramas d'Europe 1 du samedi après-midi, de Christian Brunet, (il existe, alors, certainement, un enregistrement effectué par la radio elle-même), bénéficie d'un tarif unique des places ce qui provoque une certaine agitation, chacun jouant des coudes pour voir Francis, Rick, John et Alan de prêt. Il faut dire que, dès 15 heures, une foule nombreuse s'est rassemblée devant la salle. Personne n'a oublié le superbe concert donné ici, en 1973. Un certain nombre de personnes, principalement composé d'adolescents et d'un nombre non négligeable de filles, ne pourront entrer faute d'avoir un billet. Le Graal tant convoité n'est absolument plus disponible ! Devant une salle pleine à craquer, il est question d'organiser un second concert, qui, pour des raisons de logistique est finalement annulé. En effet, Michel Sardou, qui a réservé la salle du 26 décembre 1974 au 2 février 1975 doit jouer le soir même. 'Ca va être le pied !' crie un spectateur. Bien sûr, c'est le superbe 'Junior's wailing' qui démarre le concert alors qu'on entend 'Assis ! Assis ! Assis !'. Les organisateurs du concert ont malheureusement laissés les sièges et, comme chacun le sait, il est absolument impossible de rester assis lors d'un concert de Quo.
Le public présent est abasourdi par l'énergie déployée par les quatre musiciens et en redemande. 'Caroline' est plébiscité pour le rappel. Le groupe s'exécute mais dans une version qui est loin d'être la meilleure que les quatre musiciens aient joué sur scène, Rossi se plantant lors du solo. 'Bye bye Johnny' conclut le concert. Mais on entend, dans la salle, un fan dire :'Ah non, ça ne marche pas, çà ! Encore ! A l'image de cette phrase, le public en redemande mais le groupe, décide de ne pas revenir, malgré la pression. Une mini-émeute voit, alors, le jour et quelques quarante fauteuils sont molestés et un mur est même troué. Jean-Michel Boris, le directeur artistique du lieu et neveu de Bruno Coquatrix monte sur scène afin de ramener tout ce petit monde à la raison mais rien n'y fait ! On craint même pour le concert de Sardou, le soir ! Status Quo explique ce débordement de la façon suivante : " Cela n'a rien à voir avec nous. Nous avions joué nos rappels et fatigués, nous avons prévenu les responsables que nous ne retournerions pas sur scène. Au lieu d'allumer les lumières, ce qui est la seule façon de faire comprendre au public que le show est fini, on a maintenu l'obscurité. Les fans ont cru que nous reviendrions, c'est logique. Les responsables ont cru que nous céderions devant la colère, justifiée, du public mais nous n'avons pas capitulé. Nous faisons notre boulot, que les organisateurs fassent le leur ". Frustration ! 'Je préfère vous laisser imaginer la déception, la frustration, la rancœur de ces gosses qui sortaient en traînant des pieds les pieds de l'Olympia, épuisés par vingt-cinq minutes de rappel à blanc ... Un beau gâchis.' titre Rock & Folk. Cinq jours plus tard, à Marseille, Status Quo donne un concert extraordinaire auquel le chaud public méditerranéen répond avec vigueur. Le groupe semble meilleur qu'à Paris, plus rôdé, mieux en place. Il faut dire que, la veille, c'est dans un hôtel de Poitiers que Francis, Rick, Alan et John ont appris que 'Down Down' etait n°1 en Angleterre. Aussitôt, le bar de l'hôtel où réside la formation est pris d'assaut avant que tout ce petit monde ne se décide à écumer les troquets poitevins ! 'Je prenais mon bain lorsque j'ai appris ça de la bouche de notre manger ! J'étais tellement heureux que, pour la première fois, j'en ai fracassé la salle de bain. On a fait une de ces fêtes mais c'est terrible, comme, en France, vos bars ferment tôt !' se souvient Rossi. Le 19 janvier, c'est à Nice, au théâtre de la Verdure que Status Quo termine sa première tournée française à succès. Pourtant, malgré d'intéressantes rentrées d'argent, le groupe achève son périple français avec seulement cinq shillings en poche.
Peu de temps après, à la fin du mois de février, les bacs des disquaires sont approvisionnés de la nouvelle galette du groupe. Les ventes de 'On the level' sont à la hauteur des espérances quoique légèrement inférieures à celles de 'Quo'. Néanmoins, au cours de l'année 1975, il passera devant son prédécesseur et deviendra la plus grosse vente d'albums du groupe en France avec près de 200.000 exemplaires acquis par les Français. Dans une interview datant du mois d'août 1974, Parfitt évoquera le fait qu'il avait été évoqué que l'enregistrement se fasse au studio du Château d'Hérouville. 'Je ne le sens pas et ce n'est pas le bon moment pour nous' (lui préférant les IBC studios de Londres). Le 1er avril, 'On the level' fait son apparition dans divers classements où il restera jusqu'en novembre. Sa meilleure place sera la 1ère et il figurera sept semaines au top 10. 'Du premier au dernier titre, la même vibration, fureur de musiciens qui ont levé les poings. Pas de solo inutile, pas de titre qui s'essouffle au deux ou troisième sillon. Tout a été calculé pour frapper le plus fort possible, sans cassure, sans perte d'énergie. Et c'est une réussite.' 'Un rock sans problème, tellement facile qu'il rend heureux. Ce disque idéalement placé dans la vérité du rock démontre qu'on peut devenir un grand groupe en se contentant d'être simple.' 'A l'image des musiciens, le rock de Quo est sympathique et vigoureux, vigoureusement sympathique. Ils sont passés maîtres dans leur genre et leur métier. Très équilibré, ce disque est une incontestable réussite à mettre à l'actif de Status Quo, réussite supérieure encore à Quo. Voilà de quoi ravir tous les amateurs de rock-blues, les admirateurs de ce grand groupe anglais des seventies : Status Quo'. Les critiques favorables fusent de toute part et Status Quo est maintenant très populaire en France, devenant, par exemple l'égal d'un Deep Purple. En avril 1975, le vote mensuel des lecteurs de Best placent 'Quo' à la 10ième place et 'On the level' à la 6ième. En mai, 'On the level' demeure second mais 'Quo' progresse à la huitième place. Mais c'est au mois de juin que Status Quo atteint les sommets avec 'Down down' à la première place et 'On the level' à la seconde. Entre-temps, le 24 mai, 'Down down' est classé n°8 au hit parade RTL. Ce titre déclenche une véritable petite Statusquomania. A la fin du printemps, plus de 110.000 45 tours sont vendus à travers l'hexagone. Il faut dire que, pour une fois, les radios, que ce soient RTL, Europe 1 ou encore France Inter, diffusent le titre à tout va ! Les ventes ne faiblissent pas amenant le titre à la 99ième place des titres les plus vendus au cours de cette année 1975 et n°11 des ventes de singles au mois de mars ! Il s'en écoule entre 6 à 7.000 exemplaires chaque semaine dans l'hexagone pendant les 13 semaines où le disque est répertorié dans le classement des ventes.