Roy Lynes



Né le 25 novembre 1943, à Redhill, Roy Alan Lynes se met très tôt aux claviers, encouragé en cela par ses parents qui lui offrent son premier orgue et ses premières leçons. Pourtant, il y est peu assidu, perd souvent les méthodes, prétextant qu'il apprendra mieux seul. Il est l'aîné de cinq enfants (trois frères et une sœur) et développe une passion pour l'électricité et pour les moteurs de voiture, domaine dans lequel il trouve son premier emploi avant de rejoindre les Spectres. En effet, en ce printemps de 1965, Jess Jaworski, alors clavier du groupe de Rossi et Lancaster, se désengage refusant le statut professionnel que lui propose Barlow. Depuis 1962, Lynes se produit dans les clubs et les pubs de Londres avec son groupe, The Side Kicks. Ce groupe de quatre musiciens se compose, outre Lynes (orgue, guitare, chant) de Johnny Wicks (basse), Mick Grunden (guitare) et Otto Hill (batterie). Barlow, en quête d'un organiste, le remarque et l'aborde bientôt. Contre une promesse d'effectuer la saison d'été au Butlin's, Roy rejoint Rossi, Lancaster et Coghlan avec qui l'entente est rapidement au beau fixe. Après de brèves répétitions, le groupe se rend au camps de vacances où, sur scène, Roy est peut-être celui qui obtient le plus de succès malgré sa discrétion. Il faut dire que son orgue est prédominant dans la musique que joue alors le groupe. A cette époque, il déclare se sentir plus proche de John Coghlan, lequel lui fait découvrir la bière. Seules trois années le séparent de John alors que Francis et Alan sont de cinq années ses cadets ce qui est réellement énorme à cet âge. Il est vite reconnu comme le plus sérieux du groupe et ses avis sont toujours écoutés avec soins. Son arrivée ne se résume pas à un simple apport musical. En effet, Roy est le seul des cinq à posséder son permis de conduire et sa propre voiture. Les autres voient en lui, un chauffeur qui pourra les véhiculer partout où ils voudront aller et Roy se voit attribuer le titre de passeport vers la liberté. De plus, ses connaissances en mécanique sont un atout pour un groupe qui ne voyage qu'avec une vieille camionnette dont les pannes se succèdent les unes après les autres. En 1967, il ne voit pas d'un très bon œil le recrutement de Parfitt. En effet, un second guitariste, au sein du groupe, peut éclipser son orgue. De plus, le groupe ne gagne aucun argent à quatre alors à cinq, la situation ne peut s'améliorer.

avec Status Quo (1968)
avec Status Quo (1968)

En 1969, il compose deux titres ('The clown' et 'Nothing at all') pour l'album 'Spare parts'. Cependant, sa contribution à l'écriture des titres reste restreinte. Malheureusement pour lui, son groupe devenu Status Quo élabore, à partir de 1970, un son plus hard, plus accès sur les guitares de Rossi et Parfitt. Il a du mal à imposer ses claviers qui passent du statut d'instrument principal à celui de secondaire. Son dernier album au sein de Status Quo est le précurseur 'Ma Kelly's Greasy Spoon'. L'enregistrement de cet album semble un véritable calvaire pour lui. Il n'y compose, d'ailleurs, aucun titre. Il se sent très frustré lorsqu'il entend le mixage de ses claviers réduit au minimum. En concert, les roadies mettent les amplis des guitares au maximum et réduisent encore le son des claviers. Roy cherche de nouvelles sources de satisfaction lorsqu'il rencontre Wendy, jeune employée d'une station service où il s'est arrêté pour faire le plein du camion de Status Quo. Il tombe éperdument amoureux de cette belle Néo-Zélandaise et s'en marie rapidement. De plus, en mars, Status Quo obtient un petit hit avec 'Down the dustpipe', un morceau boogie confortant ainsi le groupe dans la voie à suivre.

Sa dernière apparition avec Status Quo à la T.V (Granada)
Sa dernière apparition avec Status Quo à la T.V (Granada)

Quo aime tourner à travers l'Angleterre mais pas Lynes, pour qui ces tournées représentent plus le bagne qu'un réel plaisir. Si encore c'était pour gagner de l'argent mais le groupe crève la faim. Sa dernière apparition télévisée avec Status Quo sera l'émission 'Granada', en août 1970, où il semble vraiment peu à l'aise. Tous ces éléments amènent finalement, Roy à quitter brutalement Status Quo au mois de septembre suivant. Alors, en partance pour l'Ecosse pour y donner un concert, Francis, Alan, Rick et John voient leur clavier leur dire adieu à la gare de Stoke. Roy affirme alors que les quatre autres sont en perpétuelle recherche de gloire alors que lui aspire à une vie plus tranquille. A travers les années suivantes, Roy déclarera ne jamais avoir regretté son geste. Cependant son nom apparaît encore, en 1971, sur l'album 'Dog of two head' où figure le titre 'Umleitung' qu'il avait composé avec Lancaster, l'année précédente en Allemagne. Malgré ses déboires avec Quo, il tient à rester dans le monde musical et on voit apparaître dans la presse spécialisée anglaise, à la fin de 1970, l'article suivant : 'EX-STATUS QUO. Organiste recherche bassiste et guitariste expérimentés (de préférence, chanteurs) et batteur pour former un groupe'. Cette offre est signée Lynes. Devant le peu de retombées, il s'envole, peu après, pour la Nouvelle-Zélande pour y vivre avec sa femme Wendy.

avec Alan Lancaster en 2000
avec Alan Lancaster en 2000

Quelques années après avoir quitté le groupe, il entreprend une action en justice contre Status Quo et son management. Il les accuse de ne pas lui avoir versé une partie des royalties lui revenant. Curieusement, il semblerait que les quatre membres du groupe n'aient pas été mis au courant de cette action. Lorsqu'ils en prendront connaissance quelques temps plus tard, ils affirmeront qu'ils auraient demandé un arrangement pour Roy. Il recevra, néanmoins, une belle somme près de dix ans après (1982). On n'entend plus guère parler de lui jusqu'à la fin des années 70 où on le voit, de nouveau, jouer dans des pubs londoniens. Mais, il retourne rapidement en Nouvelle-Zélande puis s'installe à Logan City près de Brisbane en Australie, à la fin de l'année 1981. Il joue beaucoup avec son groupe qu'il a crée et se rapproche de Lancaster au début des années 90, notamment lorsqu'il fût question d'une émission sur Status Quo diffusée par la chaîne Thames TV dont le projet fut finalement abandonné. Le 6 août 1994, les deux ex-membres de Status Quo se rencontrent à Brisbane où leurs deux groupes participent à un concert de charité. Quelques années plus tard, Roy et Status Quo se rencontreront à nouveau, une première fois en 1997 lors d'une tournée de son ex-groupe en Australie puis le 4 novembre 2000 à Brisbane (ville où il a élu domicile en 1984) où il est invité par Francis et Rick sur scène pour interpréter Roll over Beethoven. Trente ans après la séparation, les trois compères sont à nouveau réunis pour leur plus grande joie. On peut le voir, également, apparaître avec le tribute band australien 'Just Quo'. 'Lorsque j'ai quitté le groupe, rien ne se passait. Lorsque j'ai vu le succès qu'ils avaient par la suite, ça me déprimait quelquefois mais j'ai toujours cru que j'avais eu raison de faire ça. Seulement, il m'est arrivé quelquefois de penser que j'aurais peut être du rester avec le groupe. Je ne pense pas avoir quelques regrets car j'ai d'autres intérêts, dans la vie en dehors de la musique'.



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