France 1978

Alors que Status Quo fait la une du Rock'n'folk de janvier 1978, le groupe sillonne les routes françaises pour ce qui sera sa plus grande tournée dans notre pays. A cette occasion, Best monte une opération de grande envergure en permettant aux fans français de poser des questions au groupe via le journal. Le projet s'avère être un réel succès et le résultat est publié au début de l'année. Plus d'une quarantaine de questions sont ainsi formulées par les Français et encore une fois, c'est Francis Rossi qui s'y colle pour les réponses ! Si ce n'est pas lui le leader du groupe comme il l'avoue lui-même, il ne peut nier en être le porte-paroles. Cerise sur le gâteau, Status Quo est diffusé, pour la première fois, lors d'une émission de variétés française. C'est le 'Blue Jean78' du 15 janvier où l'on peut voir le groupe interpréter 'Rocking all over the world'. La tournée de 1978, qui sera, donc, la plus importante effectuée par le groupe en France, débute le 6 janvier à Rouen et se termine le 23 à Orléans. Cette fois-ci, tout est bien établi à l'avance. Pas question de revivre le désordre de la tournée de l'année précédente. Etonnamment, un seul bootleg voit le jour de cette somptueuse tournée. Il s'agit du concert de Nantes, le 22 janvier.




Il semblerait, cependant, que le 6 janvier, à Rouen, un enregistrement pirate ait été effectué mais il est, de nos jours, hélas, impossible à retrouver. Dommage, car il n'y a que peu de témoignages pour authentifier de l'énorme succès surtout à St Etienne où Parfitt revient pour le rappel vêtu du célèbre maillot vert local ! 3.000 fans et supporters du groupe et supporters du club de football s'invitent dans une euphorie totale, en ce dimanche après-midi, le concert ayant débuté à 17 heures. Le lendemain, le concert de Clermont-Ferrand sera le seul concert annulé de la tournée. A Nancy, c'est près de 8.000 personnes qui assistent au concert. Même affluence pour Pau (record d'affluence pour un concert dans cette ville avec AC/DC en 1981). Le froid glacial qui sévit sur la France, en ce mois de janvier 1978 n'ébranle en rien les ardeurs du groupe ni celle du public. A Bordeaux, il fait si froid que Rossi se voit dans l'obligation de brûler des allumettes pour se réchauffer les doigts ! C'est le groupe français Bijou qui assure la première partie (sauf à Rouen où ce fut David Coverdale). Une grande complicité unira les deux formations, Status Quo n'hésitant pas à prêter une partie de son matériel pour étoffer la prestation de Bijou. Et comme pour marquer les adieux, durant leur dernière nuit commune passée dans un hôtel de Nantes, les deux groupes feront un bœuf qui durera jusqu'à six heures du matin. En fait, ce que peu de gens savent c'est qu'un couple célèbre son mariage en ce dimanche soir. Les deux groupes, alors, rejoignant leur chambre décident de jouer pour les jeunes époux ! Qui n'aurait pas rêver d'avoir Status Quo comme orchestre pour son mariage ? Le lendemain, le lundi, la caravane Quo taille la route vers Orléans. C'est un lundi et tous les troquets sont fermés ce qui irrite passablement John Coghlan ! Plusieurs de ces représentations se tiendront dans des chapiteaux ce qui fera dire à Rick Parfitt : 'Nous avons joué en France dans des tentes devant plus de 6.000 personnes et c'était magique !'. Afin de remercier le public français pour sa fidélité, Best diffuse, dans son magazine, une page spéciale intitulée 'Thank you, France' en mentionnant : 'There's no audience like a Quo audience' avec une erreur dans les dates, Orléans étant mentionné deux fois.

Au mois de mars, 'Rocking all over the world' est classé n°6 des albums dans le Bestop de Best alors que le groupe est la 7ième formation préférée des Français. Status Quo est, également, classé 5ième pour ses prestations scéniques alors que Rossi est 14ième chez les guitaristes et Lancaster, 6ième bassiste. Francis Rossi, Rick Parfitt, Bob Young et Colin Johnson sont présents à Paris, le 26 octobre, pour la remise des cinquième et sixième disques d'or honorant les ventes de 'Status Quo live', certifié le 5 septembre 1978, et de 'Rocking all over the world', qui vient tout juste d'atteindre ce statut. L'album est classé 77ième vente de l'année 1978. Le groupe, sans Lancaster et Coghlan, profite de sa présence à Paris pour élaborer la promotion du nouveau 33 tours intitulé 'If you can't stand the heat'. La cérémonie a lieu aux studios de R.T.L à Paris, en compagnie de Roger Kreicher, Jean-Bernard Hebey et Dominique Farrand, trois personnalités de la célèbre radio. A cette occasion, Rossi est interviewé à l'hôtel Hilton par Musique Magazine, le tout dans une superbe suite située au septième étage. Il déclare alors qu'il est très difficile de tourner en France et que la prochaine tournée européenne prévue démarrer en janvier 1979 sera plus courte. Il ignore si notre pays sera visité et affirme : Je ne sais pas si nous passerons par la France. Peut-être Paris, car nous n'y avons pas joué la dernière fois. Cette tournée sera moins longue. C'est un dur boulot de tourner en France! La dernière fois nous tournions en hiver. Il faisait extrêmement froid même dans les loges spécialement à Bordeaux et à Toulouse. Ce n'est pas uniquement un problème de confort mais c'est aussi gênant pour les guitares. Et puis notre temps est pris à 80% lorsque nous tournons en France. Nous roulons beaucoup généralement entre 12 et 15 heures, nous arrivons à l'hôtel, dormons une heure si nous avons besoin de sommeil, allons au soundcheck, nous gelons jusqu'à l'heure du concert. Comment voulez-vous travailler dans ces conditions. Et vous savez que vos routes ne sont pas les meilleures du monde! ... Je me souviens que nous avons donné un concert dans une petite ville, je ne me souviens plus du nom, un nom court en 3 lettres (il veut certainement parler de Pau) vous ne voyez pas? Là-bas il n'y avait pas de loges, les seules loges étaient à l'extérieur du bâtiment. Il faisait froid, tout le monde avait froid même le public. Impossible de se réchauffer. On ne peut pas jouer quand il fait froid c'est physique, nos doigts ne fonctionnent plus, on ne sent rien. Nous avions mis de l'eau chaude dans une bouteille, et entre chaque morceau on courait se réchauffer les doigts en tenant la bouteille....C'était terrible!

En cette fin d'année 1978, les ventes cumulées des albums, en France, dépassent largement le million d'exemplaires. L'album le plus vendu est 'On the level' qui avoisine les 230.000 exemplaires précédant de peu 'Blue for you'. Pourtant, les ventes de 'If you can't stand the heat' tardent à décoller et ce, malgré des critiques globalement bonnes. Il entre néanmoins dans le classement des ventes d'albums français, le 6 novembre, pour neuf semaines et se classera n°20. 'Francis Rossi m'avait prévenu, lorsque je l'avais rencontré à Reading : le prochain Quo allait être un album type du groupe. De fait, sur 10 morceaux, on trouve 8 boogies. La musique ne change pas, elle fait toujours boum, bou-boum, boum, bou-boum, elle est toujours simple ce qui fait sa force. Les gens écoutent les pulsations et sautent en cadence. Le bonheur simple quoi ! Que demander de plus, ce n'est pas le morceau pop (I giving up my worrin') et la douce mélodie (Someone show me home) qui donne envie de voir le groupe s'aventurer dans une autre voie. Ces deux titres sont honnêtes, agréables mais les chemins qu'ils empruntent ont déjà été balisés maintes fois. Revenons donc aux boogies. Seul un zeste de clavier, un soupçon de cuivres, une intro différente les distinguent ; sinon, ils ont tous un air de famille... et c'est qu'on attend d'ailleurs. Disons simplement que pour une fois le son est bon et que le studio hollandais a été correctement utilisé. Si boogies il y a, précisons la façon dont ils sont traités. Les arrangements sont très propres, assez luxueux. Bref, c'est du boogie 'grand public' qui fera sauter les jeunes de 7 à 77 ans. Comme le dit Rossi : 'Notre public va de 12 à 40 ans et il faut en tenir compte'. Ce n'est plus la folle énergie mais c'est toujours le boogie. Et miracle ! Ca s'écoute toujours et encore avec plaisir. Vous y comprenez quelque chose, vous ?'. Cette critique de l'album 'If you can't stand the heat' est signée Laurent Buvry de Rock en Stock. Philippe Lacoche de Best dresse lui aussi une critique positive en mentionnant également la simplicité et l'efficacité du groupe. Pourtant, ce nouvel album mettra quatre longues années à atteindre, officiellement, les 100.000 exemplaires vendus. Au mois de novembre, le management du Quo cherche à mettre sur pied la future tournée française et c'est la société de production CC Productions qui est contactée pour financer. Le single, 'Again and again' fait une incursion timide, dans le hit-parade français à la 64ième place, le 24 décembre. 



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